Zoom sur… les mares prairiales (d’abreuvement)

À l’origine, les mares prairiales ont été créées par l’Homme pour l’abreuvement du bétail dans les milieux servant au pâturage. La majorité de ces mares possèdent un fond naturel et sont naturellement bien végétalisées. Elles peuvent parfois être d’origine naturelle dans les prairies inondées (topographie du site avec des cuvettes) et dans les prairies bordant les fleuves. Leur alimentation en eau peut être diverse : eau de pluie, eau de ruissellement, crue de cours d’eau ou nappe phréatique, donnant ainsi des mares permanentes ou temporaires (asséchées en été).

Mare prairiale de la Maison des Collines à Eybens – Emma Depoire

Le rôle écologique des mares prairiales est important car elles rendent de nombreux services écosystémiques. En effet, les mares d’abreuvement permettent de limiter l’érosion des terres agricoles en freinant l’écoulement des eaux de surface, de réguler les crues et de recharger les nappes phréatiques. D’autre part, la présence d’une végétation aquatique dans ces mares fait de celles-ci d’excellents filtres épurateurs. La végétation, pour se développer correctement, puise ses nutriments dans l’eau (nitrate, phosphate…), épurant ainsi le milieu du surplus d’éléments azotés et phosphorés. De par leur utilisation, elles servent aussi à l’abreuvement du bétail et donc à la préservation des ressources agricoles.

Elles représentent par ailleurs d’importants réservoirs de biodiversité, accueillant une multitude d’espèces. En effet, on y retrouve des espèces végétales aquatiques dites hélophytes (plante au feuillage émergé) et hydrophytes (plantes au feuillage submergé ou flottant) et une faune sauvage rare et surprenante. Cette faune vient souvent s’y abreuver et une grande partie des insectes et des amphibiens s’y reproduit et y passe l’hiver (libellules, dytiques, chirocéphales ; tritons, grenouilles, crapauds, salamandres). C’est pourquoi ces milieux sont extrêmement intéressants et importants pour la conservation des espèces. C’est d’ailleurs dans ces mares que l’on peut retrouver les rainettes et les tritons crêtés.

Triton crêté – Rémi Fonters

Dans le cadre du projet de création et de restauration de mares, financé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Union Européenne à travers les fonds FEDER, la LPO de l’Isère a recensé les mares du territoire et y a observé les espèces présentes.

Le saviez-vous ? La mare pédagogique de la Maison des Collines, située à Eybens, fait partie des rares mares prairiales métropolitaines et des tritons palmés peuvent y être observés. De même pour la mare de l’Arboretum sur le campus de Gières, où des grenouilles agiles peuvent être vues au printemps.

Vous avez connaissance de la présence de mares prairiales dans la métropole de Grenoble ? Faites-nous part de vos observations sur le site a-vos-mares.org !

Lien utile : https://www.cen-bourgogne.fr/fichiers/guidemaresagricoles_cenb.pdf