Un écosystème riche et complexe

La mare est un écosystème miniature complet, où l’on peut observer l’ensemble de la chaîne alimentaire. C’est pourquoi elles constituent un aussi bon support pour l’éducation à la nature !

La flore

Les plantes aquatiques jouent un rôle prépondérant dans l’installation et le développement de la vie au sein de la mare. À la fois refuge, lieu de reproduction, source de nourriture et d’oxygène, elles sont vitales pour les animaux vivant dans la mare ! Ce sont également de bons indicateurs de la qualité de l’eau : leur prolifération, ou au contraire leur disparition, peuvent témoigner du dysfonctionnement de l’écosystème et de pollutions.

On distingue :

Les plantes hélophytes : plantes aquatiques dont les feuilles sont émergées. On les retrouvera dans les zones les moins profondes, formant des ceintures de végétation sur les berges. Les plus communes sont le roseau, les massettes, les joncs, les rubaniers, les laîches.

Les plantes hydrophytes : les feuilles peuvent être immergées (myriophylles …) ou bien flottantes (nénuphars, potamots..). Les plantes hydrophytes sont généralement enracinées au fond de la mare, mais peuvent aussi être flottantes (lentilles d’eau).

Les mares sont aussi victimes d’espèces exotiques envahissantes ! Celles-ci, souvent issues de bassins d’ornement dont elles se sont échappées, peuvent proliférer au détriment des espèces locales.

La faune

On associe souvent les mares aux amphibiens car ces milieux accueillent en effet une grande diversité d’espèces. Certaines sont d’ailleurs assez spécifiques des mares, notamment les tritons.

Mais les mares n’abritent pas seulement des amphibiens. On trouve, en particulier chez les invertébrés, une importante variété d’espèces.

Chez les mollusques, les Limnées se rencontrent fréquemment dans les mares. Ces gastéropodes se nourrissent essentiellement d’algues, de déchets organiques et de bactéries qui se développent sur les plantes aquatiques.

Plusieurs familles d’insectes peuvent être observées dans la mare. Il y a celles qui n’y vivent qu’à l’état larvaire (libellules par exemple),et celles qui y vivent pratiquement tout le temps (coléoptères, punaises aquatiques…). Tous les étages de la mare sont occupés par les insectes et leurs larves : dans la vase, sur les plantes immergées et hors de l’eau, dans l’eau libre et sur la surface de l’eau.

Parmi les insectes, les coléoptères sont très bien représentés dans les mares. Citons les dytiques, les hydrophiles et les gyrins, aussi appelés tourniquets, car on peut les observer nager en tournant sur eux même très rapidement lorsqu’ils sont dérangés.

Les hétéroptères constituent une famille de punaises dont nombre d’espèces font partie de la faune caractéristique des mares : notonecte, nèpe, ranatre, corise, hydromètre… Le gerris est bien connu : improprement appelé « araignée d’eau », il s’agit de l’insecte dont on peut souvent observer une multitude d’individus marcher à la surface de l’eau, grâce à des poils hydrofuges qui créent de petites dépressions sous leurs pattes.

Les mares sont des lieux de prédilection d’observation des odonates, qui regroupent les libellules et les demoiselles. Ces dernières se distinguent des libellules par une plus petite taille, des ailes de même longueur, qui se replient au dessus du corps quand elles sont posées. Les larves de libellules comptent parmi les gros prédateurs aquatiques et peuvent vivre plusieurs années dans l’eau. Une fois leur croissance terminée, les larves sortent de la mare en grimpant sur la végétation rivulaire et accomplissent leur métamorphose.

Les amphibiens font partie des habitants emblématiques de la mare. On distingue les anoures (crapaud, grenouille), dont les larves sont des têtards, et les urodèles (tritons, salamandre), dont les larves rappellent en miniature la forme de l’adulte.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les amphibiens ne passent pas tout leur temps dans l’eau. La plupart ne rejoignent l’élément aquatique que lors de la reproduction, parfois pour un temps très court. Le reste du temps, les amphibiens adultes mènent une existence terrestre, dans les forêts, les bosquets ou les friches.

Les amphibiens passent l’hiver dans un état de vie « ralentie », se cachant dans des abris pour se protéger du gel. À la fin de l’hiver, ils regagnent le milieu aquatique pour se reproduire. Les migrations saisonnières qui caractérisent le cycle de vie des amphibiens sont aussi source d’une forte mortalité des individus, qui paient un lourd tribut à la circulation routière.